Raimund Hoghe (Düsseldorf) - "L'après-midi" (2008)

« Il faut se souvenir de ce qui fut pour construire et inventer quelque chose au présent ». Après Sacre – The Rite of Spring (2004), Bolero Variations (2007), Swan Lake, 4 Acts (2005), Raimund Hoghe, dramaturge de Pina Bausch durant dix ans, revisite une nouvelle fois le répertoire de l’histoire de la danse européenne avec L’après-midi. Écrite pour Emmanuel Eggermont, cette pièce, inspirée de L’Après-midi d’un faune, chorégraphiée en 1912 par Vaslav Nijinsky sur la musique de Claude Debussy, saisit tout en finesse l’essence de l’œuvre originelle. L’après-midi commence par une longue variation effectuée au sol. Les mouvements sont lents, simples, parfois syncopés. De la partition, le chorégraphe a conservé l’attention portée aux bras, aux mains et au buste. Doigts serrés, les mains se joignent, vrillent paume contre paume, dessinent l’espace. Les gestes des poignets sont cassants. Le buste, tout en torsion, évoque aussi des figures de vases antiques. Aux confins du plateau, Raimund Hoghe, comme dans plusieurs de ses pièces, regarde son interprète danser ; il ritualise pour lui l’espace avec des verres remplis d’un liquide blanc opaque minutieusement posés et redéposés. Avec cette pièce, Hoghe perpétue, en le transformant, un héritage. En hommage à ce qui a été, il propose un voyage hautement poétique, entre mémoire et présence éternelle.

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« L'après-midi, solo pour le danseur Emmanuel Eggermont, affirme ses fondamentaux : sens extrême de la posture, découpage de l'espace rectangulaire, rituel réduit jusqu'à la moelle. Raimund Hogue impose dans une urgence et une froideur paradoxale la confrontation avec le public, qui se nourrit ici du vocabulaire imaginé de Nijinski pour son Faune. »
Rosita Boisseau, Le Monde

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This solo, written for Emmanuel Eggermont in homage to Nijinski and Debussy, will transport us to a poetical universe infused with a sweet, secret melancholy.