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©Frédéric Iovino

Ils n'ont rien vu

création 2019

Pièce chorégraphique qui a comme point de départ Hiroshima mon amour de Marguerite Duras et Alain Resnais.

« J'ai voulu imposer l'impossibilité d'accrocher, d'amarrer à l'événement d'Hiroshima, enfin à la catastrophe fantastique que représente Hiroshima... une affabulation quelconque. J'ai voulu... Quand je fais dire au début ‘tu n'as rien vu à Hiroshima’, cela voulait dire pour moi : ‘Tu ne verras jamais rien !... Tu n'écriras jamais rien ! Tu ne pourras jamais rien dire sur cet événement’. Donc c'est vraiment à partir de l'impuissance dans laquelle j'étais, de parler de la chose, que j'ai fait le film ».

Ces quelques mots de Marguerite Duras parlant d'Hiroshima mon amour à la radio (Marguerite Duras, Le ravissement de la parole - Les Grandes Heures, Ina / Radio France), le film, et évidemment ce qu'il s'est passé à Hiroshima, sont ensemble le point de départ de cette création. Ces quelques mots évoquent à eux seuls notre incapacité à imaginer, à penser, à saisir, à savoir ce qu'il s'y est réellement passé.

Nous avons travaillé pendant trois années sur cette création.
Nous sommes partis au Japon, visiter Hiroshima aujourd'hui, traverser la ville et ses souvenirs, rencontrer des hibakushas (survivants de la bombe atomique) et les personnes qui s'occupent du Mémorial de la Paix, qui nous ont particulièrement aidés. Nous avons discuté avec une amie de la petite Sadako, la petite fille aux mille grues... Nous y avons aussi partagé un moment unique auprès de jeunes danseurs de kagura et de leur maître, qui nous ont transmis quelques bases dans leur petit studio au nord de la ville...
Ce voyage a complètement transformé notre vision des choses, il a nourri notre imaginaire et notre savoir de réalité et de témoignages, et nous a permis d'avancer dans ce projet, avec d'autres regards et d'autres mots : ceux des autres, qui ont vu et qui ont raconté, et que nous avons vu et écouté...

Le temps et la disparition.
La disparition d'autant de personnes le temps d'un éclair.
La disparition de la nature le temps d'un souffle.
L'importance de la mémoire, aujourd'hui et pour demain.

À nos côtés, l'artiste japonaise Rieko Koga, a cousu de ses mains et de ses points traditionnels le boro de huit mètres sur dix rassemblant une multitude de tissus anciens et actuels venant d'Hiroshima et d'autres villes japonaises, une œuvre qui a nécessité des mois de travail, qui est pour elle « une prière pour la paix ».
Boro qui au plateau est parfois un lit, puis un paysage de champs vu du ciel, une branche du delta de la rivière Ota, une vague de la baie, ou encore un témoin du temps et de l’Histoire.

Cette Histoire qui ne change pas, et qui se répète.
La pièce se termine par un extrait du témoignage, en japonais, d'Orimen Shigeko, survivante de la bombe atomique.
« La guerre ne nous apporte que misère et détresse. Il faut bien réfléchir à ses conséquences. Il ne faut plus jamais faire la guerre. Il faut abandonner toutes les armes nucléaires et ne plus en fabriquer. C'est notre responsabilité de préserver et de protéger la paix dont nous profitons aujourd'hui. C'est ce message que je voudrais vous transmettre.» Elle nous disait cela en 1990, elle avait alors 82 ans... 

Thomas Lebrun 

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This is a journey, both to Japan and through time... Based in part on the film and book “Hiroshima mon amour”, and on its tragic history that is, alas, so well-known, this new project places memory and remembrance at the core of the work through a rhythm of blotting out and transformation. 
 

Les tournées

Saison 2020-2021

15/10 | La Maison de la Culture de Nevers
19/01 Le Cratère, scène nationale d’Alès représentation annulée
22/01 Le Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire représentation annulée
23/03 L'Onde, Théâtre Centre d'art, Vélizy-Villacoublay représentation annulée

Saison 2019-2020

17/01 | Les Quinconces-L’espal, Scène nationale du Mans
21/01 Centre National de Danse Contemporaine d’Angers
5 > 11/03 Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris (6 représentations)
17/03 L’Onde, Théâtre Centre d’art, Vélizy-Villacoublay - représentation annulée
24/03 Scène nationale d’Orléans - représentation annulée
26/03 L’Hectare, scène conventionnée, Vendôme (avec la Halle aux grains, scène nationale de Blois) - représentation annulée
5/05 Le Merlan, scène nationale, Marseille - représentation annulée
7/05 La Passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud - représentation annulée

Saison 2018-2019

4 > 7/06 | Ils n’ont rien vu, Théâtre Olympia, CDN, dans le cadre du festival Tours d’HorizonsCRÉATION 

Distribution

Chorégraphie : Thomas Lebrun
Interprétation : Maxime Camo, Raphaël Cottin, Anne-Emmanuelle Deroo, Akiko Kajihara, Anne-Sophie Lancelin, Matthieu Patarozzi, Léa Scher, Yohann Têté
Musiques : Japanese Traditional Percussion Taiko, Giovanni Fusco, Geogres Delerue, Paul Mark, his Orchestra and Voices, Gen-ichiro Murakami, Toshiya Sukegawa, Group from Miyazaki Prefecture, Ensemble Nipponia, Group from Nikko, André Mehmari, François Morin, Joji Hirota taiko drummers
Témoignages : Kotani Takako, Nagahara Makato, Numata Suzuko, Orimen Shigeko, Sasaki Shigeo
Création boro : Rieko Koga
Création lumière : Françoise Michel
Création son : Mélodie Souquet
Création costumes : Jeanne Guellaf
Confection costumes : Jeanne Guellaf, Kite Vollard
Régie plateau : Xavier Carré
Montage son : Yohann Têté
 

Production

Production : Centre chorégraphique national de Tours
Coproduction : Chaillot - Théâtre national de la Danse, Les Quinconces-L’espal, Scène nationale du Mans
Avec le soutien de la SPEDIDAM, du Centre dramatique national de Tours (résidence de création), du Carreau du Temple - Paris 3e et du Saitama Arts Theater (Japon)
Remerciements : Groupe de kagura Kaminakachoshi, Musée du Mémorial de la Paix d'Hiroshima, Mémorial National pour la Paix dédié aux victimes de la bombe atomique, EFI Paris, Ville de Gentilly

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