Joanne Leighton / WLDN (Paris)

Pour la réaliser, l'artiste s’est enregistré assis dans une pièce en lisant un texte ; enregistrement qu’il joue et rejoue jusqu’à obtenir par couches successives un morceau proche de l’électro ou du drone. Après 9000 Pas (2015), qui travaillait la matière fondamentale de la marche sur une musique de Steve Reich, la chorégraphe belge d’origine australienne Joanne Leighton, attachée aux mouvements issus de la vie quotidienne, s’intéresse à la position assise pour revisiter, en présence de ses quatre interprètes, cette fameuse pièce musicale et expérimentale. Pour cette chorégraphie, l’œuvre d’Alvin Lucier, à la fois conceptuelle, rigoureuse et minimaliste, sert de partition, de fil conducteur, de livret d’instructions. « De la même manière que les propriétés acoustiques de l’espace modèlent et modifient le son, le matériau du mouvement est lissé, modifié et déformé au long de multiples répétitions (32 itérations), jusqu’à devenir non identifiable à la forme initiale. Comme pour le texte, à la fin de la pièce, le matériau initial est métamorphosé au-delà de toute reconnaissance » précise la chorégraphe. Ainsi le son cartographie l’espace, la danse cartographie le son. Les mouvements mêlés aux harmoniques, au profit d’ondulations chaudes-froides hypnotiques, révèlent l’originalité de cette proposition, érodant comme un tour de force la notion de temps et l’idée même de répétition, pourtant ici les moteurs de l’action.

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Joanne Leighton's inspiration, for her new piece, comes from Alvin Lucier's musical work of the same title. In the company of four dancers, she engages in a choreographed exploration where sound maps out space and dance maps out sound...